vendredi 15 août 2008

Avis de recherche

Nous avons perdu de vue John, à bord de son voilier QUEEQUEG, parti en mai de Panama pour traverser le pacifique. Il est d'origine Australienne et est âgé de 76 ans. Si vous avez croisé sa route depuis, merci de nous laisser un message ! Bon vent à tous...

mardi 8 juillet 2008

Empreinte écologique


Pour la traversée Cuba – Açores, nous aurons consommé 170 litres de diesel. L’empreinte écologique représente approximativement 0,45 tonnes de CO2 relâchés dans l’atmosphère. Nous nous engageons à soutenir la plantation de 65 arbres qui, au fil de leur vie, compenseront cette pollution. Tous les bénéfices de la vente du film de la traversée « Le vent l’emportera » seront utilisés pour financer cette action.

Remerciements

Chaleureuse pensée à nos routeurs : André et Anne de Moulinsart pour leurs conseils précis et leurs nez de vieux loups des mers ; Martine pour ses bulletins quotidiens et Sandrine pour ses mots réconfortants et ses dépressions fantômes.

Merci à tous ceux qui nous ont suivi et soutenu, et particulièrement à Bernard et Manue pour leurs messages encourageants.

Enfin, merci aux petits lutins…

Bermudes - Açores

Départ des Bermudes, le 9 juin, nous partons cette fois ci à trois. Alexis nous quitte pour rejoindre le Kenya.

Dès la sortie du port il nous faut à nouveau nous amariner : Olivier n’est pas super bien, Thierry a un cafard monstre et Anita est fatiguée de ses nuits blanches bermudiennes.

Nous croisons plusieurs bateaux qui prennent la même route vers les Acores ; du «Vickens » qui ne s’intéresse qu’à la météo dès 7h du mat … à « Quo Vadis » et son chaleureux navigateur solitaire avec qui on aurait bien partagé l’apéro.

La mer se réveille rapidement et nous offre par des vents forts une houle soutenue. Les vagues se forment, des murs de sept à huit mètres déferlent autour du bateau : on mange lyophilisé et on pisse à l’horizontale….

Thierry suit le baromètre à la trace et jongle de l’autre main avec l’Iridium. Les messages météo sont entrecoupés de mots doux. Le moral remonte et les Açores semblent plus proches.


Malheureusement, Eole décide de nous ramener la Pétole. On abaisse les voiles et l’équipage tue le temps en écumant la bibliothèque, la vidéothèque et … les provisions. Un véritable concours gastronomique s’organise. La nature nous offre ces plus beaux tableaux : coucher de soleil surréaliste, lever de lune rayonnant, groupe de cachalots se chauffant au soleil protégés des dauphins prévoyants…

Après quelques jours, la navigation reprend son cours et les quarts de nuit et de jour se succèdent. Les dauphins nous apportent chaque soir du réconfort par leurs jeux virevoltant avec « La Boudeuse ».

Alors que les dépressions frappent chaque jour quelques degrés au nord, nous nous attendons avec inquiétude à subir ce mauvais temps. Nous restons concentrés, sur le qui-vive, alertés en permanence par nos routeurs…Mais rien ne vient et nous profitons des derniers miles sous un vent léger, une mer accueillante… Le 27 juin à 16h34, le capitaine assis à la proue, fumant son cigare, s’élève brusquement et crie à l’équipage : «TERRE ! Terre en vue ».

Les Açores tant attendues se découvrent majestueusement sous un lever de soleil de rêve.

Nous clôturons ainsi un voyage débuté en Equateur le 1er mars 2008.


samedi 28 juin 2008

Une belle route qui s'achève

La Boudeuse a rejoint les Açores cet après midi. L'équipage reprend des forces au café des sports de la Horta. Le voyage s'arrête là pour La Boudeuse qui a trouvé un bien joli endroit pour attendre le prochain départ.










Il y a 16 ans La Boudeuse était déjà passée par là!

mercredi 11 juin 2008

Comme si vous y étiez, suite...

Mise à jour le 27 juin 2008

Distance parcourue en 24h: 115 MN
Distance restant à parcourir jusqu'aux Açores: 80 MN


dimanche 8 juin 2008

Bermudes


A la grande peine de Thierry qui comptait sur des pâtes pesto chaque jour, on profite pour refaire le plein de frais. Visite éclair de l’île. Les Bermudes sont un endroit aseptisé, peuplé de personnes sympathiques et rondes (malbouffe oblige). L’atmosphère est relax et bon enfant. Les Bermudes semblent être le lieu de vacances des riches américains (golf et pêche). En conséquence, les prix s’envolent (citron vert à un demi dollar, un demi kilo de patate à six dollars, etc.).

L’urbanisme semble fort réglementé : toit en ciment peint en blanc, façades couleur pastel. Les Bermudes sont les îles coralliennes les plus au nord. C’est la fin du voyage pour Alexis qui doit rejoindre le Kenya pour reprendre ses safaris. Quant à nous, nous reprenons ce 10 juin la route des Açores que nous espérons rejoindre vers la fin du mois de juin.

Cuba - Bermudes

Avant de quitter La Havane, la douane, vedette douanière – unité spéciale en pédalo, se fit un devoir de fouiller le bateau. Seulement, au lieu de nous mettre à l’amende pour les caisses de cigares achetées au marché noir, ils semblaient plus intéressés de nous dérober les dollars des portefeuilles. Anita et Alexis en feront les frais. Mais cette anecdote n'est pas représentative de toute l'amitié et la fraternité, la bienvenue, que nous ont offert les cubains.

Anita et Olivier se paient un violent orage pour leur première nuit de quart, et Olivier fait des ronds dans l’eau. Le lendemain, c’est pétole qui s’installe. Olivier plonge à l’eau pour tirer le bateau, mais on compte plus volontiers sur le courant du Gulf Stream pour nous porter à une moyenne de quatre nœuds avec des pointes de sept nœuds (courant uniquement).

L’activité principale qui s’installe à bord est la pêche sous différentes formes (ligne de traîne, harpon, épuisette/passoire). A chaque grain au loin, on attend en maillot sur le pont l’occasion de prendre une douche. Il nous faudra pas mal de patience, mais nous aurons finalement notre douche et assez d’eau pour les lessives. Les jours de pétole se succèdent et nous restons encalminés au large de Miami au milieu d’une circulation intense des bateaux à moteur. Après les choses se compliquent : il nous faut quitter le gulf stream en direction des Bermudes, et la moyenne quotidienne, ainsi que le moral, chute à quelques miles par jour. Nous préparons le bateau pour une éventuelle tempête, sachant que cette atmosphère étrangement calme est de mauvaise augure.

Ainsi, après quelques jours, la dépression des Bermudes nous rejoint. Le vent forcit bien vite, la mer se creuse, et les tours de cuisine deviennent chaotiques. En bas qui pourra. La qualité culinaire chute, on passe lyophilisé. L’humour disparaît pour laisser place aux pâtes à l’eau (pesto est limite) et faces blêmes. Mais tout le monde tient bon, et les quarts sont respectés. De plus, pas un spaghetti par-dessus bord. Pour Anita, la mer nous impose l’humilité, mais pour nous, elle nous ramène aux Bahamas. Les coups de sat restent positifs pour pas affoler les familles, mais dans le carré, on en bave. On finira sur trois ris et un mouchoir pour génois.

Après ces quelques jours secoués, pétole nous revient. L’équipage en profite pour se reposer (trois mecs qui dorment toute l’après-midi pendant qu’Anita assure la barre). Une dorade s’aventure près du bateau, et malgré notre équipement de commando – harpon, ligne et arbalète -, on la manque royalement. Les jours passent sans vent, on lit la bibliothèque, on teste les cuisines du monde. Une baleine à bosse, perdue dans ce désert bleu, passe nous dire bonjour. Quelques pannes rythment nos journées : frigo qui nous lâche, iridium qui perd ses unités. Les dauphins nous disent bonjour. Encalminés, c’est tout un zoo qui s’organise autour de nous. Les quarts se relâchent et on commence à douter d’arriver un jour à destination. L’équipage sombre hypochondriaque. Le vent revient comme il est parti et ne nous quittera pas jusqu’aux Bermudes. On longe les côtes vent arrière et nous arrivons de nuit à Saint George où les formalités d’entrée seront vite expédiées. Comme on ne trouve pas pub ouvert dans la nuit, c’est à bord de La Boudeuse et avec un pesto qu’on célèbre notre atterrissage à deux heures du matin.

vendredi 23 mai 2008

Comme si vous y étiez

Mise à jour 6 juin 2008 : Nos aventuriers sont à quelques brasses des Bermudes
Distance moyenne parcourue en 24h : 100 MN
Distance restant à parcourir jusqu'aux Bermudes : 7 MN
Distance restant à parcourir jusqu'aux Açores : 1800 MN


Les petites épingles jaunes pointent les positions communiquées par nos aventuriers.




En rouge la route que La Boudeuse doit parcourir.

lundi 19 mai 2008

Le récit des braves

Nous quittons Shelter Bay (Panama) le 25 avril à 16h00, cap sur Cuba.A bord : le capitaine Thierry, Rona la passagère de dernière minute et moi-même Anita.Une grande vigilance est nécessaire au sortir de la baie de Panama tant le trafic des cargos y est intense et sitôt au large voici que nous avons droit déjà au spectacle grandiose des ombres Chinoises : des coques géantes se découpent sur les cieux en feu du soleil couchant.


Dès le départ, nous avons le vent (N.E), le courant et la mer de face. Tantôt sous grande voile appuyée par le Perkins, tantôt sous grande voile et génois, nous avançons à une moyenne de 5 nœuds. Nous savons devoir atteindre le 15°N avant de pouvoir prendre un meilleur cap, le vent tournant à l'E vers cette latitude.

Navigation parfois tranquille, parfois soutenue… voir un peu costaude, bref le PIED !

Tout types de cieux, tout types de bleus…


Nous mouillons l'ancre dans une baie de la côte Cubaine : « Ensenada de Anita » (quel bel accueil !) dans la nuit du 5 au 6 mai, soit après 10 jours de navigation. …

Quelques anecdotes en vrac (durant la traversée) :

Rona était persuadée de s'embarquer pour une aventure de 3 jours !!!(un rapide calcul après 3 jours de navigation à 5 nœuds…1200 miles moins 360 parcouru : reste 840 soit 7 jours…pour atteindre la côte…pas encore La Havane !)

Débordement du réservoir d'eau douce dans les stock de nourriture…C'est la faute à Rona…Thierry est fou de rage mais se contient ! La cambuse doit être vidée complètement.Nous nous retrouvons dans un vrai capharnaüm. Tout est mis à sécher sous le soleil dans le cockpit.Trois jours plus tard… débordement du réservoir d'eau douce……C'est la faute à Thierry…qui est fou de rage ! La cambuse doit être vidée….. Rona et moi sommes folles de rire mais nous nous contenons !

« La Boudeuse » est survolée à plusieurs reprises et à très basse altitude par un hélicoptère U.S. au large de Grand Caïman… nous sommes repérés même au beau milieu de la mer des Caraïbes. Cela ne nous empêche pas toutefois de poursuivre gentiment la dégustation de notre apéro au Ti Punch.


Un beau soir, le bateau s'arrête faute de vent… Rona nous présente alors son ami WALTHER, son accordéon.Situation étrange, exceptionnelle et magique que cette musique au beau milieu de nulle part. Le son ne peut aller ailleurs que vers l'horizon infini, vers les étoiles ou le fond de l'océan…






Un petit oiseau tourne autour du bateau, s'installe dans le cockpit un long moment avant de se décider à entrer dans le carré. Passager clandestin, il y passera la nuit avant de reprendre son vol dès le lendemain matin. …



Nous arrivons donc le 6 mai sur la côte N.W. de Cuba et décidons de remonter sur La Havane en passant entre les récifs et la bande côtière. Quelle bonne décision… qui nous fera découvrir des baies tranquilles, des nuits silencieuses, des parfums de feuilles de tabac fraîches, des paradis de couleurs passant de l'émeraude à tous les bleus des cartes postales.Bien sûr cette navigation est un peu « chirurgicale » et nous touchons le fond quelques fois mais nous avons l'impression d'être seuls au monde dans ces paysages époustouflants. A défaut de pêcher nous-même (la seule touche que nous avons faite est un barracuda énorme que nous avons dû relâcher vu la Ciguaterra souvent présente chez ce poisson. Elle peut causer de gros ennuis à l'être humain, voir occasionner la mort !), nous achetons quelques poissons aux pêcheurs locaux qui nous font signe et nous nous en délectons.

Nous arrivons à la marina Hemingway le 10 mai.Olivier nous attend depuis 2 jours déjà. Ma première impression est que « on ne s'ennuiera pas ! »Nous descendons en ville le soir même. L'ambiance chaude et musicale de La Havane nous tiendra éveillés jusqu'aux petites heures…Haaa ! Ces Cubains !Ambiance, danse et rhum…Nous visitons la ville le lendemain : colorée ou terne selon les quartiers, superbe dans son style Colonial, elle nous transporte dans une autre époque, celle des grosses voitures Américaines des années 50…


Quelques jours plus tard, nous partons pour une petite aventure du côté de Trinidad et des montagnes du centre de Cuba…à pied, à cheval et en camion nous rencontrons ces habitants souriants au cœur grand ouvert.Nous prendrons nos mésaventures avec humour et compréhension. Difficultés à trouver une chambre d'hôtel, ou une chambre d'hôte (si nous n'avons que la photocopie du passeport en poche). Pas de choix dans certains restaurants (pizza jambon et eau… rien d'autre) !!!Que de prises de conscience !




Nous venons d'accueillir Alexis qui sera du voyage jusqu'aux Açores. C'est un loup de ciel qui est tenté par l'expérience d'un loup de mer.Rona nous quitte demain pour d'autres aventures avant de rejoindre la Suisse. Elle aura mis ambiance et un brin de folie à bord de « La Boudeuse » pour notre grand bonheur.

Le départ est prévu pour le 17 mai.Près de 3000 miles nous attendent avant les Açores.Au départ de La Havane : cap au nord entre la Floride et les Bahamas en profitant du Gulf Stream (3 nœuds de courant avec nous). Au nord des Bermudes, cap à l'est vers Horta sur l'île de Faïal d'où vous recevrez la suite des nouvelles.

dimanche 11 mai 2008

Cuba, enfin!

Colon - La Havane du 25 avril au 9 mai 2008



Nos aventuriers sont arrivés à Cuba. Quinze jours ont été nécessaires pour accomplir les 1000 MN environ qui séparent Colon de la Havane. D'après les brefs messages irridium et les données météo recueillies durant le trajet, l'épreuve semble avoir été moins terrible que prévue. Les vents étaient contraires (NE) au départ mais de force faible (10 à 15 noeuds). Après Providencia une direction plus favorable des vents et un cap plus à l'ouest permettent l'extinction du moteur et une navigation plus agréable sous voile. A l'approche de la péninsule cubaine de forts courants contraires ralentissent l'embarcation (vitesse moyenne 2 noeuds). Mais l'équipage garde le moral. Passé le cap une navigation plus agréable mène tranquillement de mouillage en mouillage La Boudeuse jusqu'à La Havane. Pas de photo mais nous pouvons imaginer facilement notre capitaine bien heureux tirant sur son cigare en écoutant Buena Vista.

samedi 10 mai 2008

Tintin au Costa Rica

Nous ne pouvions pas rêver d'une meilleure transition. Après avoir laissé avec émotion Thierry et Anita finir leurs préparatifs pour la traversée jusqu'à Cuba nous débarquons au Costa Rica dans le paradis des créateurs de La Boudeuse, la finca Moulinsart. Les dragueurs des mers se sont reconvertis en spécialistes de broméliacées, batraciens et équidés. La couleur verte a remplacé sans rougir le bleu azur des mers du sud. De simples mais charmantes maisons de bois, bâties de main de maître, se fondent dans un immense espace nature. Forêt tropicale, palmiers, multitudes d'orchidées, prairies et collines à perte de vue, bassins et rio font le bonheur d'une faune sauvage et domestique.

Les chevaux de la finca sont les plus heureux du monde. Nous découvrons une monte tout en douceur propice à un échange symbiotique entre cavalier et monture. Par chance, deux poulains ont vu le jour lors de notre passage. Mais un poulinage se fait dans la tranquillité de la nuit, loin des regards curieux. La naissance d'un cheval est extraordinaire. Deux heures à peine et le petit cheval se dresse sur ses pattes. Deux jours et le voilà qui galope dans les pentes abruptes sous le regard vigilant de la jument. Anne a eu son quota d'émotions, les deux poulains étant tombés dans un trou quelques heures après avoir vu le jour. Grâce à une veille attentive les petits ont été sortis d'affaire. Et voilà la finca dotée de deux magnifiques poulains "pinto".

Le matin si le ciel est clément nous ouvrons les paupières sur le volcan Turialba qui depuis peu s'est remis à fumer. André nous initie aux merveilles de la forêt tropicale où des arbres majestueux font de l'ombre aux plantes épiphytes. La nuit, Anne traque pour nous les grenouilles aux couleurs incroyables. Nous ouvrons grands les yeux et écoutons d'une oreille les noms savants bien connus de nos hôtes érudits. Les soirées sont chaleureuses à la finca autour d'un bon repas préparé en mémoire des soirées bateau. La Boudeuse alimente souvent nos conversations. Et du haut de notre montagne nous suivons la folle remontée vers Cuba de nos aventuriers.


Ce fut une bien belle escale mille sabords! Merci au comte et à la comtesse de Moulinsart.

mardi 15 avril 2008

San Blas

Du 1 er au 14 avril

Les San Blas sont un ensemble d’îles paradisiaques. Les palmiers, un dégradé d’eaux turquoises, du sable fin, des fonds marins tapissés de coraux et grouillant de milliers de poissons tropicaux aux robes colorées, un soleil brûlant, aucun élément ne manque à la composition d’un tableau « carte postale ».

Les Kuna qui peuple ces îles vivent en parfait accord avec cet environnement encore vierge.
La communauté possède une certaine indépendance vis-à-vis du gouvernement panaméen. Les îles sont un peu leurs îles et c’est sûrement pour cela qu’elles restent encore presque immaculées. Ils exploitent les cocotiers et peuvent vendre jusqu’à 3000 noix de coco par mois, à 0.25 USD la noix de coco faites le calcul. A ces revenus s’ajoute la vente des langoustes, poulpes et divers poissons aux voiliers de passage, les menues taxes (droit de mouillage) que certains groupes d’îles demandent aux voyageurs et les molas broderies en couleur cousues pendant de longues heures par les femmes des villages. L’homme pèche, ramasse les noix de coco, cueille, la femme coud, s’occupe du ménage et des enfants. Tous habitent dans des huttes rangées bien habilement sur de tout petits îlots et se déplacent dans des barques creusées dans des troncs d’arbres. Les Kuna semblent heureux de leur vie simple, abondante et belle.

La navigation autour de ces îles est un bonheur. Toutes les approches se font à vue. On oublie les cartes électroniques imprécises et on monte dans le mat pour repérer à travers l’eau transparente les récifs ou banc de sable. De plus en plus confiants, nous emmenons La Boudeuse au plus près des plages de sable fin. Et comme tous les enfants du monde, Nora débarque avec sa pelle et son seau et s’amuse avec le sable ou batifole dans l’eau.

Certains restent plusieurs mois à zigzaguer entre ces îles de rêve. Ils prennent le temps de partager avec les Kuna. Ce coin du monde, avec ces îles cocotiers et ces sympathiques habitants, fait réfléchir aux valeurs de la vie. Nous sommes rentrés dans la carte postale. Nous avons touché au bonheur. Mais notre route continue.


Puertobelo


Après suffisamment de temps passé à Colon, ville peu sure et sans charme nous nous lançons cette fois ci sans autre équipier en pleine mer des Caraïbes. Nous tiendrons presque 10 h dans une mer hachée, le vent et le courant contre nous. Fini les eaux calmes du pacifique, nous prenons connaissance avec le fougueux Atlantique. Ereintés nous entrons de nuit dans la baie de Puertobelo. Les odeurs de frangipanier et les cris des singes hurleurs laissent présager un changement de décor radical. Au petit jour nous découvrons une baie entourée de collines boisées. Des ruines de forteresse témoignent d’un âge de gloire du port. En effet Puertobelo était le bastion de Francis Drake, célèbre pirate des Caraïbes. Par pur hasard nous retrouvons l’équipage. Bibi et Yaya comme les a rebaptisé Nono ont rejoint le port par la route et semblaient patiemment attendre le navire en sirotant un verre. Surprise, ils ramènent dans leurs bagages un passager supplémentaire Toto, français baroudeur. Nous partons donc aux aurores pour les San Blas avec notre équipage au complet et un passager clandestin qui repeint La Boudeuse au rythme de la houle.

Brève escale à Isla Grande où le seul fait marquant est le premier bain de mer d’Eloïse dans une eau turquoise. Bien reposés nous nous préparons à aborder les San Blas.

Western Holandese Cayes

Un ensemble d’îles couvertes par des cocotiers. Les seuls habitants sont des familles Kuna qui y travaillent pour quelques mois à la récolte des noix de coco. Une vielle femme s’empare d’Eloïse et la berce un long moment avant que nous réussissons à la récupérer. Sous les eaux turquoises, un monde encore plus merveilleux nous attend. Elles recèlent des coraux de toutes formes et couleurs. Nous observons des barracudas, plusieurs raies cachées dans le sable et toutes sortes de poissons.

Eastern Holandese Cayes

Voilà que nous entrons dans la carte postale. Drôle d’impression. Tout ce qui est autour est bien réel. Image d’Epinal et quand on est dans le rêve on ne sait plus quoi trop penser. Notre voyageur clandestin cassera un peu le mythe en qualifiant de bleu « harpic » les belles étendes turquoises tout autour des îles. Nous abordons l’île où vivent deux familles Kuna. Ils se nourrissent de poissons, de coquillages, d’avocats et de noix de coco bien sûr et attendent patiemment l’heure du retour au village. Nora s’est faite une amie Kuna qui lui apprend à bondir dans l’eau en éclatant de rire. Thierry rit moins en revenant de sa pêche au harpon. Il est de retour sans poisson et sans harpon. Ce dernier lui a échappé des mains et a plongé à 14 mètres de profondeur. Yohan et Thierry élaborent des théories à n’en plus finir pour mettre au point une stratégie afin de récupérer le précieux harpon. Bibi et Sandrine ont quelques doutes. Heureusement un courageux kuna se porte à notre secours et plonge récupérer l’objet. En quelques minutes et sans réfléchir trois heures ils descendra au fond récupérer le harpon qui avait attiré l’attention de quelques dauphins.

Coco Bandera

L’île aux sept palmiers. Sur les 360 îles de l’archipel nous sommes parvenus à dénicher la plus petite. Un petit îlot avec quelques palmiers au milieu d’une flaque azur. C’est où qu’on tire la chasse ?

Green Island

Une sympathique rencontre dans les bassins d’eau bouillante et transparente. Marine, Lucie et Lilian débarquent de Paco pour une causette en piscine. Cette famille bretonne reste plusieurs mois dans ce paradis sans sembler se lasser. Eolia expose ses bijoux d’ivoire végétal.



Porvenir

Nous débarquons nos passagers Bibi et Yaya ainsi que Toto le clandestin. Ils filent à bord d’une barque vers un monde moins sauvage. Nora est triste, le bateau parait vide, on tourne une page. Ce n’est qu’un au revoir. Mais Anita arrive demain. Son avion devrait atterrir su ce mouchoir de piste.

Lemons Cayes

Après avoir cueilli notre équipière de choc nous repartons à la découverte des îles. Requin dormeur (mais comment ne pas devenir paresseux ?), dauphins et larges raies rodent tout autour de La Boudeuse. Nous ne traînerons pas dans l’eau…



Robeson

Les huttes de paille ont remplacé les cocotiers sur ces îles dortoirs. Les Kuna curieux viennent nous rendre visite. Un défilé de barques chargées d’enfants, de bébés, de femmes, d’hommes à lunettes aborde le bateau pour prendre des nouvelles. Pour la plupart, c’est par pure curiosité. A la rame, nous entamons la remontée du rio Torti. Tout le long les Kuna cultivent ananas, avocat, noix de cajou. Au bout du rio l’eau s’adoucit et fournit tout le village en eau potable. La vie sur ces îles n’est donc pas si oisive.

Nous décidons de rendre l’hospitalité à nos visiteurs Kuna. A peine avons-nous mis pied à terre qu’une femme nous vole Eloïse et court avec le précieux colis dans sa hutte. Nous parcourons donc les rues du village pour dénicher l’endroit ou notre bébé a été emmené. Aussitôt retrouvé une autre maman Kuna s’empare de notre enfant et s’envole avec. De nouveaux nous partons à sa recherche. Et tout ce manège se répète jusqu’à ce que Nora prenne vraiment peur et montre des signes de fuite vers la mer. Cette course poursuite fut l’occasion de rencontrer ces femmes chez elle et de mieux comprendre l’organisation de cette communauté.

Gunboat

Cette île magnifique se mérite. Il existe un unique et très mince passage pour s’y rendre. Nous passerons dans trois mètres de profondeur cernés par les bancs de sables et les coraux. Confiants nous mouillons au pied de l’île et partons à la rencontre de la famille Kuna, maître des lieux. Il s nous proposent un poulpe fraîchement pêché, on leur dit que la cuisson demande trop de gaz. Comme ils ont du bois à volonté, ils nous proposent de le cuisiner, trois heures dans l’eau salée (et nous l’offre). Délicieux… Tout concourt à nous tenter de ne plus quitter ce monde : ces gens vivent si simplement, la beauté dans les yeux du lever au coucher du soleil.

Nous entamons le retour vers Colon, en repassant par Eastern Holandese Caye et Puertobelo. On y retrouve par hasard John sur Tetega (rencontré en Equateur). Gin à gogo. Ses équipiers, de joyeux anglais, nous font la démonstration de leur fusil à patates (un lance croquette bien bricolé) et ratent La Boudeuse de pas grand-chose (après quelques gin c’est tout de même impressionnant). Comme ils rentrent en Grande-Bretagne, on se donne rendez-vous en Jamaïque ou à Cuba. D’ici là on mettra au point notre armement pour une prochaine bataille navale.

Mais les jours filent et le voyage doit continuer pour Anita et Thierry dans des eaux peut être moins clémentes. Des bons vents nous permettent de filer vers Colon aux allures portantes à 6 noeuds de moyenne toutes voiles dehors. Le bonheur !

jeudi 27 mars 2008

26 mars 2008 - Canal de Panama






Au petit matin du 25 mars, nous sommes fins prêts pour le transit. Nous embarquons Federico et son fils (aides pour tirer les lignes, il en faut quatre). Un bateau nous apporte avec plus d’une heure de retard deux « canal advisor », un instructeur et un candidat advisor. Une bouche de plus à nourrir ! Nous passons sous le pont des Amériques, photo souvenir, un cargo de 300m nous fait une queue de poisson. Arrivés aux écluses, nous nous accouplons à deux autres voiliers américains (luxueux « of course ! »). Mais je précise au canal advisor : « Nous nous avons un bateau en acier ! ». Nous prenons le côté bâbord. Le voilier du centre effectue toutes les manœuvres durant les écluses, nous n’avons que deux lignes à gérer! Accouplé, c’est le pied, des heures de moteur gagnées.

Et le moteur coula… ou presque ! Passés la deuxième écluse, nous nous désaccouplons des américains, ce serait trop beau s’ils acceptaient de nous tirer pour les 28 miles restants avant la dernière écluse (Gatun locks). Je mets la puissance moteur à fond, heureux de mes 6,5 nœuds et plus ! Mais Sandrine, depuis le carré, signale à Johan qu’il y a un problème. Lui rétorque tranquillement qu’il est occupé. Quand il va voir ce qu’il y a, il repasse la tête, et crescendo nous dit : « On coule ! Il faut ralentir le moteur. Il faut arrêter le moteur tout de suite car on coule ! » L’aiguille de température essayait de faire sauter sa butée, soit 120°. Nous arrêtons donc le moteur, je passe la barre à Sandrine (au bon moment puisque nous filons droit vers les récifs le long du canal), et je descends au moteur. Nous ouvrons l’accès au moteur, ambiance sauna vapeur. Johan, génie mécanique, me crie : « Ouvre le refroidissement ! », avec quelques précisions : « Protège ta figure et ouvre le refroidissement !». J’exécute, et effectivement cela nous pète à la gueule, de l’eau bouillante en geyser ! Avec rapidité, il remet un jerrican d’eau dans le circuit et demande de redémarrer immédiatement. Notre perkins accepte au premier coup, température normale. A quelques secondes près, nous coulions certainement notre moteur. Mais les dieux sont avec nous, La Boudeuse repart, vent et courant de face, vaillante dans la brise.


Parviendrons nous à temps à la troisième écluse ? Le senior advisor, petit cachottier, nous informe qu’il existe un raccourci pour les voiliers. Celui ci traverse une multitude d’îles au niveau du lac Gatun. Cette nouvelle route nous fait gagner une bonne demi heure. Le spectacle est magnifique à l’heure du coucher du soleil. Du baume au cœur, un vent un peu plus favorable qui nous permet de sortir un peu de génois, nous recommençons à espérer et avançons fièrement à une vitesse de 6,5 nœuds, moteur au ralenti cette fois ci. Echange radio entre les advisor des différents bateaux. Les deux voiliers américains nous attendent jusqu’à 18h50. Après cela il sera trop tard et nous devrons alors passer une nuit au mouillage dans le lac réputé pour ses moustiques d’une grande agressivité. Sans oublier qu’il nous faudra payer des frais supplémentaires conséquents pour le retard. La Boudeuse mord les vaguelettes du canal et avale les miles pour, essoufflée, parvenir à temps à l’entrée de la troisième écluse. Aucune mauvaise humeur ne transparaît chez nos chers convoyeurs américains plutôt de l’empathie ! La troisième écluse nous fait, contrairement aux deux premières, descendre de niveau. Emus, sous les lumières tamisées de cette écluse de presque un siècle, nous contenons notre joie d’avoir passer ce canal mythique sans pertes ni fracas. Merci à notre nombreux équipage et à ces deux beaux voiliers qui nous ont beaucoup facilité la tâche !


samedi 22 mars 2008

Attention enfants à bord !


Parents indignes ? Parents fous ? Que pensez d’un père et d’une mère qui emmènent dans leur aventure leur progéniture ? Comment se comportent des enfants en bas âge d’un côté perdus au milieu de l’océan de l’autre confinés dans une cabine, obligés à porter harnais et gilet ?
Il faudrait que les enfants se rappellent et puissent parler. Mais voilà Nora n’a pas encore deux ans et Eloïse vient juste d’avoir 5 mois. Seul le point de vue des parents, pas vraiment objectif certes peut tenter de répondre.

Nora a 20 mois. Elle sait déjà que le soleil se lève chaque matin à l’est et se couche à l’opposé, que ce spectacle chaque jour attendu est un enchantement. « Oh ! » s’exclame t’elle en pointant le soleil. La lune est aussi un des ses astres favoris. Mer et terre signifient beaucoup pour elle. Elle ne possède pas encore beaucoup de vocabulaire mais « mé » est le mot qu’elle prononce le plus souvent et avec un grand enthousiasme. Bon dans cette partie du monde ou le vent est rare « broum broum » revient assez fréquemment également.

Les rencontres avec d’autres enfants sont rares. Les seules personnes étrangères avec qui elle peut converser dans son langage sont les pêcheurs. Alors Nora ne parle pas mais crie. Il faut se faire entendre à si grande distance. Par contre nous vivons la proximité à bord, source de joie intense mais parfois de nervosité. Et comme ailleurs la colère monte au nez. Mais quelle chance de pouvoir vivre l’évolution des ces petits êtres en continu. L’école nous les enlèvera bien assez tôt.

L’espace dans le bateau est réduit mais tout autour le regard de Nora se perd. Le mouvement du bateau est vite pris et on ne compte pas de bleu sur ses genoux à ce jour. L’équilibre est une habilité vite acquise. L’eau salée est à volonté et libre dans le bateau. On peut tout renverser et vivre tout mouillé. Par contre les vivres, l’eau douce et la lumière sont précieux et on apprend vite à ne pas gaspiller.
Le retour à terre est souvent comique. Nora marche en titubant. Elle s’amuse de tout. Mais à du mal à se tenir, et court dans toutes les directions. Finalement le danger est plus à terre ou nous avons du mal à la garder à l’œil.

Eloïse, notre bébé ne pleure jamais sur La Boudeuse (en dehors non plus d’ailleurs). Elle aime sortir le nez sur le pont quand le soleil tombe et la brise rafraîchit. Le reste du temps elle se balance, mange et dort.

Nora et Eloïse sont heureuses à bord sûrement parce qu’elles sont avec nous. Elles nous suivraient n’importe où. Alors pourquoi pas sur l’océan. Là où beaucoup diront c’est de la folie, elles pourront dire qu’elles l’ont fait bébé en espérant que pour demain cela leur ouvre grand la porte du « TOUT POSSIBLE ».

jeudi 20 mars 2008

L’antichambre du canal



Le couperet est tombé, transit par le canal prévu pour La Boudeuse le 18 avril ! Panique à bord nous devons revoir tout le planning, prévenir tout l’équipage dont nous allons perdre sûrement quelques membres. Nous nous endormons abattus. Le lendemain nous nous renseignons auprès des bateaux voisins qui ont obtenu eux des délais plus raisonnables. Coup de fil à l’ACP (Autoridad Canal Panama), contre-ordre La Boudeuse transitera le 25 mars. Ouf !

Nous sommes au mouillage depuis dimanche dans le golfe de Panama, à Balboa exactement. Autour de nous flottent une cinquantaine de voiliers et, un peu plus au large, d’énormes cargos (jusqu’à 300 mètre de long). Nous avons même aperçu un sous marin. D’où viennent-ils, que transportent-ils, autant de bateaux autant d’histoires. De l’autre côté du golfe la ville de Panama city. Vue de la mer elle ressemble à Manhattan. Au cœur de la ville on retrouve bien l’Amérique latine, une population mélangée au beau dégradé de couleur, des autobus à l’ancienne bien décorés, les gens aux embonpoints mal placés, influence de la mal bouffe du nord, les mamas si expansives envers Nora et Eloïse. Curieusement au milieu de cette vie citadine nous avons découvert quelques parcs à la végétation tropicale. Les tours qui émergent de l’eau, les tours qui poussent au milieu de la jungle, les hommes qui fourmillent et ceux qui flottent, drôle de monde où les contraires se fondent.

Nous préparons le départ, on protège le bateau (pneus tout autour), d’énormes haussières pour le passage des trois écluses du canal, des équipiers supplémentaires pour les manœuvres. Nous avons hâte de passer ce canal mythique et de plonger dans les Caraïbes…

Canal de Panama : jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de mal pour les formalités administratives ; nous avions l’aide d’un taxi (transports entre les différents bureaux, location des haussières et pneus), mesures du bateau et paiement au troisième jour et transit (on l’espère) endéans les dix jours.

jeudi 13 mars 2008

13 mars - Las Perlas


Fini de vivre dans l’isolement et le silence. Retour à la civilisation. La dernière île des Perlas avant Panama regorge de toutes les facilités auxquelles nous n’avions (par bonheur) plus accès. En pirates des temps modernes, nous piratons sans vergogne le wifi des familles fortunées de l’île depuis le pont du bateau ! Hissez le drapeau noir !

12 mars 2008- Las Perlas



Nous partons vers Isla Espiritu Santo. Quatre voiliers se sont déjà abrités dans cette fine bande de mer entre les îles recouvertes de végétation sauvage. Petite activité snorkling un peu décevante pour nos amis habitués aux fonds irréprochables d’Indonésie. Avec Nora nous nous engageons entre les racines des mangroves et partons pécher au coucher du soleil dans notre petit dinghy. Pêche encore infructueuse qui finira par l’abordage d’une barque de pécheurs. Nuit ventée mais bien à l’abri l’ancre tient bon.

11 mars 2008 - Las Perlas


Nous allons avec Nora à l’entrée du rio admirer la mangrove et ses oiseaux fins et blancs. La pêche jusqu’à ce jour est infructueuse et se transforme en pêche aux pêcheurs. Ils croulent sous le poisson et nous cèdent leur butin à bon prix. Encore une fois ils sont notre salut.

Johan et Thierry se rendent au village et ramènent à bord deux agents des services maritimes. Nous n’avons pas encore fait les formalités d’entrée au Panama car il aurait fallu pour cela faire l’impasse sur les merveilleuses Perlas et faire feu su Panama city. Quelques bières et amuses gueules suffisent à faire de ces deux hommes nos alliés. Mais le capitaine garde une belle dent contre eux. En raccompagnant les deux bougres dans notre dinghy, ils parviennent à le retourner à l’amerissage. Le hors bord pique un nez dans le sable mais sans dégât. Snapper au déjeuner grâce à nos amis pêcheurs.

10 mars 2008- Las Perlas


L’équipage quitte le navire pour partir à la recherche de cette magnifique plage que nous avions aperçu à l’approche des Perlas. Surprise, en plein centre de l’île nous découvrons une piste d’atterrissage désaffecté sur laquelle la nature commence à reprendre ses droits. Au bout de la piste émergent des roches et la plage aux si belles couleurs, bleu marine, blancheur de l’écume, gris du sable fin, ocre de la terre façonné par les vagues, vert lumineux des feuilles de palmiers et de nouveau le bleu et blanc du ciel et des nuages. Les vagues nous frappent et nous entraînent. Nora roule et s’ensable. Un pélican triste blessé traverse péniblement une à une les stries de cette beauté.

Nous levons l’ancre pour la replanter dans le sable près du rio cacique, sorte de bras de mer qui s’enfonce dans la jungle.