vendredi 23 mai 2008

Comme si vous y étiez

Mise à jour 6 juin 2008 : Nos aventuriers sont à quelques brasses des Bermudes
Distance moyenne parcourue en 24h : 100 MN
Distance restant à parcourir jusqu'aux Bermudes : 7 MN
Distance restant à parcourir jusqu'aux Açores : 1800 MN


Les petites épingles jaunes pointent les positions communiquées par nos aventuriers.




En rouge la route que La Boudeuse doit parcourir.

lundi 19 mai 2008

Le récit des braves

Nous quittons Shelter Bay (Panama) le 25 avril à 16h00, cap sur Cuba.A bord : le capitaine Thierry, Rona la passagère de dernière minute et moi-même Anita.Une grande vigilance est nécessaire au sortir de la baie de Panama tant le trafic des cargos y est intense et sitôt au large voici que nous avons droit déjà au spectacle grandiose des ombres Chinoises : des coques géantes se découpent sur les cieux en feu du soleil couchant.


Dès le départ, nous avons le vent (N.E), le courant et la mer de face. Tantôt sous grande voile appuyée par le Perkins, tantôt sous grande voile et génois, nous avançons à une moyenne de 5 nœuds. Nous savons devoir atteindre le 15°N avant de pouvoir prendre un meilleur cap, le vent tournant à l'E vers cette latitude.

Navigation parfois tranquille, parfois soutenue… voir un peu costaude, bref le PIED !

Tout types de cieux, tout types de bleus…


Nous mouillons l'ancre dans une baie de la côte Cubaine : « Ensenada de Anita » (quel bel accueil !) dans la nuit du 5 au 6 mai, soit après 10 jours de navigation. …

Quelques anecdotes en vrac (durant la traversée) :

Rona était persuadée de s'embarquer pour une aventure de 3 jours !!!(un rapide calcul après 3 jours de navigation à 5 nœuds…1200 miles moins 360 parcouru : reste 840 soit 7 jours…pour atteindre la côte…pas encore La Havane !)

Débordement du réservoir d'eau douce dans les stock de nourriture…C'est la faute à Rona…Thierry est fou de rage mais se contient ! La cambuse doit être vidée complètement.Nous nous retrouvons dans un vrai capharnaüm. Tout est mis à sécher sous le soleil dans le cockpit.Trois jours plus tard… débordement du réservoir d'eau douce……C'est la faute à Thierry…qui est fou de rage ! La cambuse doit être vidée….. Rona et moi sommes folles de rire mais nous nous contenons !

« La Boudeuse » est survolée à plusieurs reprises et à très basse altitude par un hélicoptère U.S. au large de Grand Caïman… nous sommes repérés même au beau milieu de la mer des Caraïbes. Cela ne nous empêche pas toutefois de poursuivre gentiment la dégustation de notre apéro au Ti Punch.


Un beau soir, le bateau s'arrête faute de vent… Rona nous présente alors son ami WALTHER, son accordéon.Situation étrange, exceptionnelle et magique que cette musique au beau milieu de nulle part. Le son ne peut aller ailleurs que vers l'horizon infini, vers les étoiles ou le fond de l'océan…






Un petit oiseau tourne autour du bateau, s'installe dans le cockpit un long moment avant de se décider à entrer dans le carré. Passager clandestin, il y passera la nuit avant de reprendre son vol dès le lendemain matin. …



Nous arrivons donc le 6 mai sur la côte N.W. de Cuba et décidons de remonter sur La Havane en passant entre les récifs et la bande côtière. Quelle bonne décision… qui nous fera découvrir des baies tranquilles, des nuits silencieuses, des parfums de feuilles de tabac fraîches, des paradis de couleurs passant de l'émeraude à tous les bleus des cartes postales.Bien sûr cette navigation est un peu « chirurgicale » et nous touchons le fond quelques fois mais nous avons l'impression d'être seuls au monde dans ces paysages époustouflants. A défaut de pêcher nous-même (la seule touche que nous avons faite est un barracuda énorme que nous avons dû relâcher vu la Ciguaterra souvent présente chez ce poisson. Elle peut causer de gros ennuis à l'être humain, voir occasionner la mort !), nous achetons quelques poissons aux pêcheurs locaux qui nous font signe et nous nous en délectons.

Nous arrivons à la marina Hemingway le 10 mai.Olivier nous attend depuis 2 jours déjà. Ma première impression est que « on ne s'ennuiera pas ! »Nous descendons en ville le soir même. L'ambiance chaude et musicale de La Havane nous tiendra éveillés jusqu'aux petites heures…Haaa ! Ces Cubains !Ambiance, danse et rhum…Nous visitons la ville le lendemain : colorée ou terne selon les quartiers, superbe dans son style Colonial, elle nous transporte dans une autre époque, celle des grosses voitures Américaines des années 50…


Quelques jours plus tard, nous partons pour une petite aventure du côté de Trinidad et des montagnes du centre de Cuba…à pied, à cheval et en camion nous rencontrons ces habitants souriants au cœur grand ouvert.Nous prendrons nos mésaventures avec humour et compréhension. Difficultés à trouver une chambre d'hôtel, ou une chambre d'hôte (si nous n'avons que la photocopie du passeport en poche). Pas de choix dans certains restaurants (pizza jambon et eau… rien d'autre) !!!Que de prises de conscience !




Nous venons d'accueillir Alexis qui sera du voyage jusqu'aux Açores. C'est un loup de ciel qui est tenté par l'expérience d'un loup de mer.Rona nous quitte demain pour d'autres aventures avant de rejoindre la Suisse. Elle aura mis ambiance et un brin de folie à bord de « La Boudeuse » pour notre grand bonheur.

Le départ est prévu pour le 17 mai.Près de 3000 miles nous attendent avant les Açores.Au départ de La Havane : cap au nord entre la Floride et les Bahamas en profitant du Gulf Stream (3 nœuds de courant avec nous). Au nord des Bermudes, cap à l'est vers Horta sur l'île de Faïal d'où vous recevrez la suite des nouvelles.

dimanche 11 mai 2008

Cuba, enfin!

Colon - La Havane du 25 avril au 9 mai 2008



Nos aventuriers sont arrivés à Cuba. Quinze jours ont été nécessaires pour accomplir les 1000 MN environ qui séparent Colon de la Havane. D'après les brefs messages irridium et les données météo recueillies durant le trajet, l'épreuve semble avoir été moins terrible que prévue. Les vents étaient contraires (NE) au départ mais de force faible (10 à 15 noeuds). Après Providencia une direction plus favorable des vents et un cap plus à l'ouest permettent l'extinction du moteur et une navigation plus agréable sous voile. A l'approche de la péninsule cubaine de forts courants contraires ralentissent l'embarcation (vitesse moyenne 2 noeuds). Mais l'équipage garde le moral. Passé le cap une navigation plus agréable mène tranquillement de mouillage en mouillage La Boudeuse jusqu'à La Havane. Pas de photo mais nous pouvons imaginer facilement notre capitaine bien heureux tirant sur son cigare en écoutant Buena Vista.

samedi 10 mai 2008

Tintin au Costa Rica

Nous ne pouvions pas rêver d'une meilleure transition. Après avoir laissé avec émotion Thierry et Anita finir leurs préparatifs pour la traversée jusqu'à Cuba nous débarquons au Costa Rica dans le paradis des créateurs de La Boudeuse, la finca Moulinsart. Les dragueurs des mers se sont reconvertis en spécialistes de broméliacées, batraciens et équidés. La couleur verte a remplacé sans rougir le bleu azur des mers du sud. De simples mais charmantes maisons de bois, bâties de main de maître, se fondent dans un immense espace nature. Forêt tropicale, palmiers, multitudes d'orchidées, prairies et collines à perte de vue, bassins et rio font le bonheur d'une faune sauvage et domestique.

Les chevaux de la finca sont les plus heureux du monde. Nous découvrons une monte tout en douceur propice à un échange symbiotique entre cavalier et monture. Par chance, deux poulains ont vu le jour lors de notre passage. Mais un poulinage se fait dans la tranquillité de la nuit, loin des regards curieux. La naissance d'un cheval est extraordinaire. Deux heures à peine et le petit cheval se dresse sur ses pattes. Deux jours et le voilà qui galope dans les pentes abruptes sous le regard vigilant de la jument. Anne a eu son quota d'émotions, les deux poulains étant tombés dans un trou quelques heures après avoir vu le jour. Grâce à une veille attentive les petits ont été sortis d'affaire. Et voilà la finca dotée de deux magnifiques poulains "pinto".

Le matin si le ciel est clément nous ouvrons les paupières sur le volcan Turialba qui depuis peu s'est remis à fumer. André nous initie aux merveilles de la forêt tropicale où des arbres majestueux font de l'ombre aux plantes épiphytes. La nuit, Anne traque pour nous les grenouilles aux couleurs incroyables. Nous ouvrons grands les yeux et écoutons d'une oreille les noms savants bien connus de nos hôtes érudits. Les soirées sont chaleureuses à la finca autour d'un bon repas préparé en mémoire des soirées bateau. La Boudeuse alimente souvent nos conversations. Et du haut de notre montagne nous suivons la folle remontée vers Cuba de nos aventuriers.


Ce fut une bien belle escale mille sabords! Merci au comte et à la comtesse de Moulinsart.