Avant de quitter
Anita et Olivier se paient un violent orage pour leur première nuit de quart, et Olivier fait des ronds dans l’eau. Le lendemain, c’est pétole qui s’installe. Olivier plonge à l’eau pour tirer le bateau, mais on compte plus volontiers sur le courant du Gulf Stream pour nous porter à une moyenne de quatre nœuds avec des pointes de sept nœuds (courant uniquement).
L’activité principale qui s’installe à bord est la pêche sous différentes formes (ligne de traîne, harpon, épuisette/passoire). A chaque grain au loin, on attend en maillot sur le pont l’occasion de prendre une douche. Il nous faudra pas mal de patience, mais nous aurons finalement notre douche et assez d’eau pour les lessives. Les jours de pétole se succèdent et nous restons encalminés au large de Miami au milieu d’une circulation intense des bateaux à moteur. Après les choses se compliquent : il nous faut quitter le gulf stream en direction des Bermudes, et la moyenne quotidienne, ainsi que le moral, chute à quelques miles par jour. Nous préparons le bateau pour une éventuelle tempête, sachant que cette atmosphère étrangement calme est de mauvaise augure.
Ainsi, après quelques jours, la dépression des Bermudes nous rejoint. Le vent forcit bien vite, la mer se creuse, et les tours de cuisine deviennent chaotiques. En bas qui pourra. La qualité culinaire chute, on passe lyophilisé. L’humour disparaît pour laisser place aux pâtes à l’eau (pesto est limite) et faces blêmes. Mais tout le monde tient bon, et les quarts sont respectés. De plus, pas un spaghetti par-dessus bord. Pour Anita, la mer nous impose l’humilité, mais pour nous, elle nous ramène aux Bahamas. Les coups de sat restent positifs pour pas affoler les familles, mais dans le carré, on en bave. On finira sur trois ris et un mouchoir pour génois.
Après ces quelques jours secoués, pétole nous revient. L’équipage en profite pour se reposer (trois mecs qui dorment toute l’après-midi pendant qu’Anita assure la barre). Une dorade s’aventure près du bateau, et malgré notre équipement de commando – harpon, ligne et arbalète -, on la manque royalement. Les jours passent sans vent, on lit la bibliothèque, on teste les cuisines du monde. Une baleine à bosse, perdue dans ce désert bleu, passe nous dire bonjour. Quelques pannes rythment nos journées : frigo qui nous lâche, iridium qui perd ses unités. Les dauphins nous disent bonjour. Encalminés, c’est tout un zoo qui s’organise autour de nous. Les quarts se relâchent et on commence à douter d’arriver un jour à destination. L’équipage sombre hypochondriaque. Le vent revient comme il est parti et ne nous quittera pas jusqu’aux Bermudes. On longe les côtes vent arrière et nous arrivons de nuit à Saint George où les formalités d’entrée seront vite expédiées. Comme on ne trouve pas pub ouvert dans la nuit, c’est à bord de
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