mardi 15 avril 2008

San Blas

Du 1 er au 14 avril

Les San Blas sont un ensemble d’îles paradisiaques. Les palmiers, un dégradé d’eaux turquoises, du sable fin, des fonds marins tapissés de coraux et grouillant de milliers de poissons tropicaux aux robes colorées, un soleil brûlant, aucun élément ne manque à la composition d’un tableau « carte postale ».

Les Kuna qui peuple ces îles vivent en parfait accord avec cet environnement encore vierge.
La communauté possède une certaine indépendance vis-à-vis du gouvernement panaméen. Les îles sont un peu leurs îles et c’est sûrement pour cela qu’elles restent encore presque immaculées. Ils exploitent les cocotiers et peuvent vendre jusqu’à 3000 noix de coco par mois, à 0.25 USD la noix de coco faites le calcul. A ces revenus s’ajoute la vente des langoustes, poulpes et divers poissons aux voiliers de passage, les menues taxes (droit de mouillage) que certains groupes d’îles demandent aux voyageurs et les molas broderies en couleur cousues pendant de longues heures par les femmes des villages. L’homme pèche, ramasse les noix de coco, cueille, la femme coud, s’occupe du ménage et des enfants. Tous habitent dans des huttes rangées bien habilement sur de tout petits îlots et se déplacent dans des barques creusées dans des troncs d’arbres. Les Kuna semblent heureux de leur vie simple, abondante et belle.

La navigation autour de ces îles est un bonheur. Toutes les approches se font à vue. On oublie les cartes électroniques imprécises et on monte dans le mat pour repérer à travers l’eau transparente les récifs ou banc de sable. De plus en plus confiants, nous emmenons La Boudeuse au plus près des plages de sable fin. Et comme tous les enfants du monde, Nora débarque avec sa pelle et son seau et s’amuse avec le sable ou batifole dans l’eau.

Certains restent plusieurs mois à zigzaguer entre ces îles de rêve. Ils prennent le temps de partager avec les Kuna. Ce coin du monde, avec ces îles cocotiers et ces sympathiques habitants, fait réfléchir aux valeurs de la vie. Nous sommes rentrés dans la carte postale. Nous avons touché au bonheur. Mais notre route continue.


Puertobelo


Après suffisamment de temps passé à Colon, ville peu sure et sans charme nous nous lançons cette fois ci sans autre équipier en pleine mer des Caraïbes. Nous tiendrons presque 10 h dans une mer hachée, le vent et le courant contre nous. Fini les eaux calmes du pacifique, nous prenons connaissance avec le fougueux Atlantique. Ereintés nous entrons de nuit dans la baie de Puertobelo. Les odeurs de frangipanier et les cris des singes hurleurs laissent présager un changement de décor radical. Au petit jour nous découvrons une baie entourée de collines boisées. Des ruines de forteresse témoignent d’un âge de gloire du port. En effet Puertobelo était le bastion de Francis Drake, célèbre pirate des Caraïbes. Par pur hasard nous retrouvons l’équipage. Bibi et Yaya comme les a rebaptisé Nono ont rejoint le port par la route et semblaient patiemment attendre le navire en sirotant un verre. Surprise, ils ramènent dans leurs bagages un passager supplémentaire Toto, français baroudeur. Nous partons donc aux aurores pour les San Blas avec notre équipage au complet et un passager clandestin qui repeint La Boudeuse au rythme de la houle.

Brève escale à Isla Grande où le seul fait marquant est le premier bain de mer d’Eloïse dans une eau turquoise. Bien reposés nous nous préparons à aborder les San Blas.

Western Holandese Cayes

Un ensemble d’îles couvertes par des cocotiers. Les seuls habitants sont des familles Kuna qui y travaillent pour quelques mois à la récolte des noix de coco. Une vielle femme s’empare d’Eloïse et la berce un long moment avant que nous réussissons à la récupérer. Sous les eaux turquoises, un monde encore plus merveilleux nous attend. Elles recèlent des coraux de toutes formes et couleurs. Nous observons des barracudas, plusieurs raies cachées dans le sable et toutes sortes de poissons.

Eastern Holandese Cayes

Voilà que nous entrons dans la carte postale. Drôle d’impression. Tout ce qui est autour est bien réel. Image d’Epinal et quand on est dans le rêve on ne sait plus quoi trop penser. Notre voyageur clandestin cassera un peu le mythe en qualifiant de bleu « harpic » les belles étendes turquoises tout autour des îles. Nous abordons l’île où vivent deux familles Kuna. Ils se nourrissent de poissons, de coquillages, d’avocats et de noix de coco bien sûr et attendent patiemment l’heure du retour au village. Nora s’est faite une amie Kuna qui lui apprend à bondir dans l’eau en éclatant de rire. Thierry rit moins en revenant de sa pêche au harpon. Il est de retour sans poisson et sans harpon. Ce dernier lui a échappé des mains et a plongé à 14 mètres de profondeur. Yohan et Thierry élaborent des théories à n’en plus finir pour mettre au point une stratégie afin de récupérer le précieux harpon. Bibi et Sandrine ont quelques doutes. Heureusement un courageux kuna se porte à notre secours et plonge récupérer l’objet. En quelques minutes et sans réfléchir trois heures ils descendra au fond récupérer le harpon qui avait attiré l’attention de quelques dauphins.

Coco Bandera

L’île aux sept palmiers. Sur les 360 îles de l’archipel nous sommes parvenus à dénicher la plus petite. Un petit îlot avec quelques palmiers au milieu d’une flaque azur. C’est où qu’on tire la chasse ?

Green Island

Une sympathique rencontre dans les bassins d’eau bouillante et transparente. Marine, Lucie et Lilian débarquent de Paco pour une causette en piscine. Cette famille bretonne reste plusieurs mois dans ce paradis sans sembler se lasser. Eolia expose ses bijoux d’ivoire végétal.



Porvenir

Nous débarquons nos passagers Bibi et Yaya ainsi que Toto le clandestin. Ils filent à bord d’une barque vers un monde moins sauvage. Nora est triste, le bateau parait vide, on tourne une page. Ce n’est qu’un au revoir. Mais Anita arrive demain. Son avion devrait atterrir su ce mouchoir de piste.

Lemons Cayes

Après avoir cueilli notre équipière de choc nous repartons à la découverte des îles. Requin dormeur (mais comment ne pas devenir paresseux ?), dauphins et larges raies rodent tout autour de La Boudeuse. Nous ne traînerons pas dans l’eau…



Robeson

Les huttes de paille ont remplacé les cocotiers sur ces îles dortoirs. Les Kuna curieux viennent nous rendre visite. Un défilé de barques chargées d’enfants, de bébés, de femmes, d’hommes à lunettes aborde le bateau pour prendre des nouvelles. Pour la plupart, c’est par pure curiosité. A la rame, nous entamons la remontée du rio Torti. Tout le long les Kuna cultivent ananas, avocat, noix de cajou. Au bout du rio l’eau s’adoucit et fournit tout le village en eau potable. La vie sur ces îles n’est donc pas si oisive.

Nous décidons de rendre l’hospitalité à nos visiteurs Kuna. A peine avons-nous mis pied à terre qu’une femme nous vole Eloïse et court avec le précieux colis dans sa hutte. Nous parcourons donc les rues du village pour dénicher l’endroit ou notre bébé a été emmené. Aussitôt retrouvé une autre maman Kuna s’empare de notre enfant et s’envole avec. De nouveaux nous partons à sa recherche. Et tout ce manège se répète jusqu’à ce que Nora prenne vraiment peur et montre des signes de fuite vers la mer. Cette course poursuite fut l’occasion de rencontrer ces femmes chez elle et de mieux comprendre l’organisation de cette communauté.

Gunboat

Cette île magnifique se mérite. Il existe un unique et très mince passage pour s’y rendre. Nous passerons dans trois mètres de profondeur cernés par les bancs de sables et les coraux. Confiants nous mouillons au pied de l’île et partons à la rencontre de la famille Kuna, maître des lieux. Il s nous proposent un poulpe fraîchement pêché, on leur dit que la cuisson demande trop de gaz. Comme ils ont du bois à volonté, ils nous proposent de le cuisiner, trois heures dans l’eau salée (et nous l’offre). Délicieux… Tout concourt à nous tenter de ne plus quitter ce monde : ces gens vivent si simplement, la beauté dans les yeux du lever au coucher du soleil.

Nous entamons le retour vers Colon, en repassant par Eastern Holandese Caye et Puertobelo. On y retrouve par hasard John sur Tetega (rencontré en Equateur). Gin à gogo. Ses équipiers, de joyeux anglais, nous font la démonstration de leur fusil à patates (un lance croquette bien bricolé) et ratent La Boudeuse de pas grand-chose (après quelques gin c’est tout de même impressionnant). Comme ils rentrent en Grande-Bretagne, on se donne rendez-vous en Jamaïque ou à Cuba. D’ici là on mettra au point notre armement pour une prochaine bataille navale.

Mais les jours filent et le voyage doit continuer pour Anita et Thierry dans des eaux peut être moins clémentes. Des bons vents nous permettent de filer vers Colon aux allures portantes à 6 noeuds de moyenne toutes voiles dehors. Le bonheur !

3 commentaires:

Unknown a dit…

Super ce voyage ou nous voyons des photos paradisiaque. Nous en France, le temps n'est pas au beau fixe alors cela fait du bien de voir soleil, sable et lamer bleu!!! Je vois que les filles vont bien et il ne faut pas les semer!!! Nous pensons très souvent à vous et grâce à ce blog, j'ai de vos nouvelles et cela me rassure. Bon bonne continuation et à très bientôt!! Gros bisous et je me répette mais vous êtes attendu chez nous!!!

Unknown a dit…

votre blog est très chouette et nous fais rêver!Magnifique voyage... nous sommes envieuses!!

Je voulais faire un petit coucou à Anita votre Skippeur de choc de la part de Béatrice(de sérigraphie) et Caroline(sa fille,maman d'Achille)!

Unknown a dit…

salut l'équipage, je me demande où vous êtes mais bon j'attends de vos nouvelles avec impatience. C'est vrai que vos photos sont chouettes et je suis émerveillée face à la beauté de la nature. Cela me donne un peu plus d'énergie pour aller travailler.Allez j'espère avoir de vos nouvelles le plus vite possible. Gros bisous