lundi 1 août 2011

Quarante-huit heures de combat : les 11 et 12 juillet 2011- Sao Vicente

Sur le livre de bord est inscrit : conditions difficiles, force 6 à 8, avec mer très agitée. Tout a commencé par un grain annonciateur. Une bosse de ris lâche, 300 milles avant le cap St Vincent. Une longue lutte commence : vent force 7 avec des rafales à 8 sur une mer très formée à la houle haute et parfois déferlante. Quelques vagues déferlent sur le bateau et remplissent le cockpit qui se vide progressivement. Une cinquantaine de coups de pompe sont alors nécessaires pour vider les cales. L’une de ces vagues a réussi à coucher le bateau mais n’est heureusement pas parvenue à emporter le capitaine bien cramponné à la barre et retenu par son harnais. L’eau monte jusqu’au genou à l’intérieur du cockpit. Mais la Boudeuse refoule les assauts et garde le cap ! Les trois barreurs se relaient. Anita ne veut pas être en reste et s’oppose à la volonté du capitaine qui voulait la préserver en lui évitant les quarts. « Tu fais quoi là, voyant Thierry renfilant sa salopette, retourne dormir ! » et la voici sortie du cockpit, veste de quart sur les épaules pour prendre son tour. Olivier pieds dans l’eau à la barre et Anita qui attend dans le carré « que le bassin se vide. ». Par miracle Olivier traverse son quart sans se faire arrosé et c’est tout à fait sec qu’il s’apprête à céder son tour. Quand au dernier moment une déferlante le trempe et là retentit le juron favoris « pu.de.me.co. ». Le capitaine crache à la mer se retourne et reçoit en retour une bonne brassée d’eau de mer « retour à l’envoyeur ». Anita traverse le bateau en une seconde pour finir s’amocher la pomme de main sur le coin de la cuisinière. Des cargos qui curieux s’approchent de cette petite embarcation bien vulnérable au milieu de ce déchaînement.

Et pendant que les barreurs luttent contre les éléments et gardent le cap, Sandrine confinée avec les filles dans la cabine arrière demande à Nora de lui passer le seau, sous les éclats de rires d’Eloïse. Les filles incroyablement patientes et confiantes ont, elles aussi, essuyé la tempête, 48h enfermées à se balancer avec la gîte.

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